Table des matières

MEDIAS DE DIFFUSION

Introduction

Pour communiquer entre eux, deux équipements doivent emprunter un média de diffusion du message. Ce message sera transmis sous forme d'un signal électrique, lumineux, ou hertzien.

Ces médias, qu'ils soient filaires (en cuivre, en fibre) ou hertziens (ondes hertzienne, signal lumineux) peuvent supporter un débit et des distances plus ou moins importantes selon leurs caractéristiques physiques.

I Les câblages métalliques

1.1 Caractéristiques

Les câbles métalliques sont les câbles les plus utilisés, du fait de leur simplicité et de leurs performances. Leurs caractéristiques sont les suivantes :

Ces médias, de par leur technologie, sont les plus sensibles de tout les câblages. Ils subissent des perturbations comme :

Vélocité Impédance Atténuation Paradiaphonie Longueur maximale Connecteurs Type de liaison
Twisted Pair/ Paire torsadée 0.585 100 Ω (téléphone), 120 Ω (France Télécom) ou 150 Ω (Token Ring) 45 à 220 dB/Km 4 à 20 dB 100 m RJ45 point à point (étoile)
Coaxial fin 0.55  50 Ω 8.5 dB sur 185 m négligeable grâce au blindage et à l’isolation 185 m BNC en bus (avec prise en T et bouchon 50 Ω)
Coaxial épais 0.77 8.5 dB sur 500 idem 500 m AUI bus

1.2 Les câbles en paires torsadées

Il s’agit d’un média très souple, peu cher, évolutif. Pour ces avantages, il a supplanté toutes les autres techniques préexistantes dans les réseaux locaux.

Chaque paire est constituée de deux fils de cuivre de diamètre de 0.4 à 0.6 mm. Elles vont par deux ou quatre paires selon la qualité du câble.

Le blindage

Comme le TP n’est pas correctement isolé, il est très sensible à son environnement extérieur. C’est pourquoi diverses typologies de blindage sont disponibles.

Les paires torsadées ont connu une évolution permanente qui a été classifiée et organisée en catégories selon des critères d’utilisation, de capacité technique ou de débits.

Les classes

Elles définissent les fréquences supportées par le câble en cuivre et indiquent un niveau de qualité. Plus la fréquence est haute, plus le débit maximum peut augmenter. En revanche, les problèmes d’atténuation augmentent et les distances sont donc limitées.

Classe A B C D E   F
Fréquence jusqu’à 100 Khz jusqu’à 1 MHz Jusqu’à 16 Mhz Jusqu’à 100 Mhz Jusqu’à 200 Mhz jusqu’à 600 Mhz
Application Voix et basse fréquence bas débit bas débit, ethernet 10 base T haut débit (100 Mbps) très haut débit (Gigabit) très très haut débit > 10 Gbits/s

On en est aujourd’hui à la classe E, voire F pour les câbles catégorie 6.

Les catégories

Elles fournissent des garanties sur les débits supportés par les câblages Twisted Pair, ainsi que les domaines d’application possibles.

Cette catégorisation a été émise par l’EIA/TIA (Electronic Industries Association/ Telephony IA)

Catégorie 1 2 3 4   5   6 7
Domaine d'application Télécommunications Low Speed Lan Lan 10 Base T par exemple Lan Token Ring par exemple 100 base T, FDDI Gigabit Ethernet En cours de normalisation à 10 Gbps
Taux de transfert maxi. Téléphone 10 ou 16 Mbits/s 16 ou 20 Mbits/s 100 Mbits/s 1000 Mbits/s 
Application Voix Voix Voix / données Voix / données Voix / données / images  Voix / données / multimédia

En mêlant Catégorie et Classe, on obtient des spécifications complètes débit / longueur.

La catégorie actuelle (5) se décline en

Câbles droits et câbles croisés

Pour relier un matériel informatique à un équipement actif (commutateur, concentrateur…), on utilise un câble en paire torsadée dit droit, c’est à dire dont les fils sont câblés à l’identique sur chaque prise. Ainsi, l’information émise par un côté est réceptionnée par l’interface comme étant à retransmettre.

Cependant, il peut être intéressant d’établir une liaison directe entre deux équipements ou deux matériels équivalents (deux routeurs, deux switches, deux ordinateurs) pour diverses raisons. Le câble devra alors être croisé, de sorte que les deux fils servant à l’émission soient reliés aux connecteurs de réception, et ce dans les deux sens. Plusieurs techniques existent pour définir quels croisements opérer.

Les codes de couleurs d'un câble EIA/TIA 568 A
droit croisé
N° de contact Prise 1 Couleur N° de contact Prise 2 N° de contact Prise 1 Couleur N° de contact Prise 2
1 Blanc/vert 1 1 Blanc/vert 3
2 Vert 2 2 Vert 6
3 Blanc/orange 3 3 Blanc/orange 1
4 Bleu 4 4 Bleu 4
5 Blanc/bleu 5 5 Blanc/bleu 5
6 Orange 6 6 Orange 2
7 Blanc/marron 7 7 Blanc/marron 7
8 Marron 8 8 Marron 8
Les codes de couleurs d'un câble EIA/TIA 568 B
droit croisé
N° de contact Prise 1 Couleur N° de contact Prise 2 N° de contact Prise 1 Couleur N° de contact Prise 2
1 Blanc/orange 1 1 Blanc/orange 3
2 Orange 2 2 Orange 6
3 Blanc/vert 3 3 Blanc/vert 1
4 Bleu 4 4 Bleu 4
5 Blanc/bleu 5 5 Blanc/bleu 5
6 Vert 6 6 Vert 2
7 Blanc/marron 7 7 Blanc/marron 7
8 Marron 8 8 Marron 8

Aujourd'hui, la plupart des cartes réseaux et matériels d'interconnexion ont la capacité d'adapter logiquement leur connexion en droit ou croisé : on parle d'un fonctionnement auto-MDI (Medium Dependant Interface)

II Les liens optiques

Les liens optiques sont des technologies nouvelles qui s’appuient sur la transmission de signaux lumineux pour échanger de l’information. Ils présentent l’avantage d’une absence de sensibilité aux perturbations électromagnétiques, mais nécessitent en échange un lien de diffusion sans coupure (on ne doit pas interrompre le lien infrarouge ou briser la fibre).

2.1 Fibre optique

(cours de T. JEANDEL, Académie de Nancy Metz)

Une fibre optique est composée de 2 substances (silice plus ou moins dopée) d'indice de réfraction différents (principe du miroir) : le cœur (diamètre 50 ou 62,5 microns) et la gaine (généralement 125 microns de diamètre). Les rayons lumineux sont donc emprisonnés dans le cœur. La fibre a l'épaisseur d'un cheveu.

On regroupe plusieurs fibres dans un câble (de 2 à 40 fibres par câble). Cet assemblage peut se faire en “structure serrée” (gaine plastique appliquée directement sur la fibre) utilisée pour les cordons de brassage ou les câblage à l'intérieur d'un bâtiment ou en “structure libre” (plusieurs fibres placées à l'intérieur d'un tube) utilisée pour les liaisons inter-bâtiments.

Contrairement aux câbles de cuivre, la transmission du signal dans une fibre optique est unidirectionnelle (le signal ne va que dans un seul sens), toute liaison sera donc composée de 2 fibres, une pour chaque sens. Les fibres optiques existent sous deux formats :

Caractéristiques

2.2 L’infrarouge

Bien moins répandues que sa consœur sur fibre, la technologie infrarouge est principalement utilisées pour relier des bâtiments distants sans procéder à des travaux de voirie complexe. Le lien infrarouge nécessite une vue directe ou un système de réflexion.

Contrairement aux ondes hertziennes, la lumière émise ne se dissipe pas et augmente la sécurité.

Par contre, elle impose une visibilité permanente et s’accommode mal des intempéries (brouillard, pluies, neige). Le lien infrarouge est unidirectionnel. Deux équipements sont donc nécessaires pour réaliser un lien dans les deux sens.

Les débits sont limités à 2 Mbps et les distances ne peuvent dépasser quelques dizaines de mètres.

III Les liaisons hertziennes

Les plus connues des technologies hertziennes sont celles autour de la norme 802.11 (appellation Wifi).

Norme Débit théorique Débits constatés Fréquence Distance* Caractéristiques
802.11 1 et 2 Mbps 2,4 GHz 100 m Débits trop faible, peu répandu (dépassé)
802.11a 54 Mbps 30 Mbps 5 GHz 10 m pour 54 Mbps, 30m pour 24 Mbps Nécessite beaucoup de puissance. Signal qui s’affaiblit sur de courtes distances (50 m). Norme US. Interdit en France
802.11b 11 Mbps 6 Mbps 2,4 GHz 50 m en intérieur, 200 m en extérieur Débit faible, portée jusqu’à 300 m sans obstacle
802.11g 54 Mbps 10 Mbps 2,4GHz 100 m Compatibilité 802.11b assurée.
Bluetooth 1 Mbps 720 Kbps 2,4GHz 10 m Solution propriétaire, faible débit, distances limitées (dizaine de mètres)
HomeRF 1,6 Mbps 2,4 GHz 45 m Disparu
Hiperlan 54 Mbps 42 Mbps 5 GHz Variante européenne (Ericsson) du 802.11a mieux sécurisé. Encore peu répandu.

3.1 Le Wifi

Il s’agit d’une certification (Wireless Fidelity) proposée par la Wireless Association. Elle est normalisée par l’IEEE ce qui garantit donc une interopérabilité.

Le principe du Wifi repose sur des bandes de fréquences découpées dans la tranche de 2,4 Ghz donnant lieu à des canaux d’échange.

Pour que deux équipements Wifi puissent dialoguer, il faut :

Utilisation et équipements

Sur un réseau local ou de particulier, le Wifi présente le grand avantage de ne pas nécessiter de câblage. Il est ainsi tout à fait intéressant pour l’équipement de lieux publics (gares, aéroports, hôtels) : on parlera de hot-spot, l’utilisateur devant souscrire un droit d’utilisation par carte d’abonnement ou pour une durée déterminée. On l’utilisera aussi dans le cas d’entrepôts, d’aire externe, etc.

On constituera un réseau Wifi selon deux organisations

MODE AD-HOC

MODE INFRASTRUCTURE

Wifi et sécurité

Les risques liés au Wifi peuvent être  :

WEP

Au delà de ces points spécifiques, les mêmes risques que dans les autres réseaux existent, c’est pourquoi la norme WIFI offre quelques fonctions de base (authentification, cryptage) regroupées sous l’acronyme WEP (Wired Equivalent Privacy) que l’on peut activer ou non.

WPA

Les limites de WEP (même clé fixe pour le cryptage et le déchiffrement) l'ont rendu vite dépassé face à la puissance de calcul des ordinateurs susceptibles de craquer la clé. Une technologie plus robuste (clés plus complexes, recalculée régulièrement et asymétrique) a été adjointe au WIFI, sous l'acronyme WPA (WIFI Protected Access). Une version WPA2 amène des clés plus lourdes, une meilleure gestion de l'authentification.

802.11i

Pour faire entrer le Wifi dans la cour des réseaux sécurisés, la norme 802.11i intègre les fonctions de VPN (Virtual Private Network) sur les réseaux sans fil, avec authentification forte.

802.11n

La première version du Wifi commercialisée à grande échelle fut la 802.11b, vite supplantée par 802.11g qui amenait des débits 5 fois plus importants et une meilleure gestion des échanges.

Aujourd'hui, la version 802.11n augmente les débits (600 mbits/s en théorique) et les distances (jusqu'à 90 mètres), permet les communications simultanées grâce à l'intégration de la technologie MIMO (Mutliple Input, Multiple Output) qui, grâce à plusieurs antennes, permet une meilleure couverture et un fonctionnement en parallèle vers plusieurs équipements. Le MIMO est déjà en œuvre sur certains équipements mais sans garantie d'interopérabilité avec d'autres constructeurs. La norme permettra une compatibilité plus grande.

Cette évolution permettra au Wifi de transmettre des flux vidéo et de s'adapter aux contraintes liées à la transmission de la voix sur IP (VoIP).

3.2 Wifi et droit français

L'Autorité de Régulation des Télécoms (ARCET) a généralisé l'utilisation, sous certaines conditions, de la bande de fréquence Wifi (2,4 GHz) dans l’ensemble des départements depuis début 2004 :